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Tenue ◆ Il était en retard. Normalement, tous les lundis, il arrivait sur le terrain de chasse aux alentours de 14 heures. Or, il était déjà 14 h 15 et la jeune louve de 21 ans n'avait aucun signe de lui. Ayden, où es-tu fourré ? Impatiente, Madlyn s'installa un peu mieux sur la haute branche où elle avait décidé de se percher pour être à l'abri du regard des autres prédateurs. Alphas, betas et deltas yazurs ; elle n'avait absolument rien à craindre des omégas ou de sa propre meute, inoffensifs. Or l'autre race était particulièrement sauvage et dangereuse, mieux valait ne pas attirer l'attention sur elle. Concernant Ayden, il était un des autres. C'était assez étrange à dire comme ça mais elle l'appréciait. Un petit peu, un tout petit peu, et ce parce qu'elle pouvait faire absolument tout ce qu'elle voulait de lui. Il était aussi gentil qu'un humain avec elle -comparaison qu'elle ne ferait jamais devant lui - et chaque lundi elle venait le rejoindre ici pour profiter de sa force. Il chassait pour elle. Enfin, non, elle jouait sur son téléphone pendant que lui se démenait à poursuivre des biches pour sa meute et, lorsque le boulot était fait, elle faisait les yeux doux pour lui soustraire son gibier. Et cet imbécile cédait. Elle cherchait encore la raison : était-ce parce qu'ils avaient couché ensemble la dernière fois ? Fois étrange, d'ailleurs, ce yazur lui avait sauté dessus alors qu'ils poursuivaient la même biche et, pris tous les deux d'une envie soudaine et bestiale, ils avaient brûlé toutes les étapes. Il faut dire que les comportements de ce genre, irréfléchis, avaient manqué à Madlyn. Entendant un craquement de branche, la brune s'allongea de tout son long, bien agrippée à l'arbre, pour voir ce qu'il se passait en dessous. Tiens, le voilà. Aucun d'eux n'avait donné rendez-vous à l'autre, ils se servaient juste des habitudes qu'ils avaient notées dans un coin de leur tête. Ravie, et affamée, la louve attrapa un gland pour le laisser tomber sur la tête de son camarade, sourire aux lèvres. " Je suis ici. Tu as une prise ? " elle ne voyait pas très bien d'ici.  

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Tenue ◆ Mon emploi du temps de loup ne nécessite pas vraiment que je m'impose des horaires comme je suis en train de le faire, après tout, mise à part la chasse, on ne peut pas dire que je sois débordé. Mais je tiens à être sur le terrain pour 14h afin de respecter notre engagement tacite. On ne se promet rien, mais je sais que tu seras là et inversement, chacun des partis respectant le rendez vous hebdomadaire implicite que nous nous donnons depuis plusieurs semaines déjà.

Il ne fait pas très chaud aujourd'hui et la densité de la forêt ne réussit pas à étouffer les larges courants d'airs qui la traversent. Habillé plutôt chaudement, je m'aventure sans la moindre crainte dans le territoire commun, sûr d'avoir le dessus si je venais à tomber sur l'un des tiens. Je me mets aussitôt en chasse, tombant sur l'opportunité d'attraper un lièvre lorsque celui ci passe à quelques dizaines de mètres de moi. Excellent chasseur, je n'ai pas de mal à rattraper la pauvre bête à qui je tords le cou violemment pour éviter qu'elle ne s'échappe, puis c'est autour d'un faisan d'y passer. Oh mais tiens. Est-ce une troisième proie que je vois, perchée sur sa branche ? Les froissements de ton manteau t'ont trahis et je relève aussitôt la tête vers toi, mes réflexes de bête surhumaine me permettant de stopper le gland au moment où il s'apprête à atterrir sur mon front.

" Ça commence bien on va dire. " Je t'offre un sourire en coin, n'osant pas réellement être franc dans mes émotions en présence d'une iriel. On a beau avoir passé un peu de temps ensemble, mieux vaut être prudent, je ne suis pas totalement dupe. 

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Tenue ◆ Effectivement, ça commençait bien. La jeune femme n'avait posé la question que par curiosité mais elle connaissait déjà la réponse : il avait un lièvre et un faisan, elle pouvait les sentir d'ici. Il avait chassé un animal apparenté aux lapins, sérieusement ? Elle détestait que l'on s'en prenne à ces pauvres créatures cruellement adorables ; d'ailleurs, elle en avait un dans sa chambre, en captivité, constamment protégé par ses soins. Tous les loups de sa meute savaient que chasser un lapin ou un lièvre attirerait les foudres de Madlyn alors personne ne s'y risquait. Mais les yazurs ne s'en préoccupaient pas, pourquoi faire ? Est-ce qu'ils avaient peur d'une femelle ? Non, machos comme ils étaient, la seule chose dont ils pouvaient avoir peur c'était juste de leur propre agressivité. Fronçant le bout du nez à cause de cette odeur qui commençait à l'incommoder, la brunette descendit de son arbre pour voir son camarade de plus près. Il était toujours aussi beau que la semaine dernière, bon point. Pieds au sol, elle rangea une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, ses yeux bridés clignant à plusieurs reprise. " T'as traîné, ton faisan était plus rapide que toi ou quoi ? " Premier objectif de sa phrase, faire en sorte qu'Ayden se rende compte que ça ne sert strictement à rien de lui cacher des choses, c'est une louve, elle a du flair. Deuxième objectif, le taquiner un peu pour le pousser à faire ses preuves. Observant plus en détails les traits du yazur, elle fit un pas supplémentaire vers lui afin de poser sa main sur son visage, en une légère caresse qui se termina en petite claque. " T'as l'air crevé, qu'est-ce qu'il se passe ? " C'est vrai, il avait l'air exténué ; était-ce la chasse qui l'avait mis dans cet état ou est-ce que son chef le rendait livide ? Elle avait pu entendre de lui que c'était un loup complètement fou, violent et bien décidé à ne pas prendre les sérums pour empêcher les transformations. Sans déconner ? Il aimait se laisser dépasser par la bête ? Gourmande d'informations, elle abandonna la joue du mâle pour glisser sa main dans ses cheveux et tirer légèrement dessus, vers l'arrière, afin de pouvoir poser ses lèvres sur sa pomme d'adam, soufflant. " Pour ma part, le seul gibier que j'ai pu croiser c'est toi. "

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Tenue ◆ Je ne vais pas mentir, te voir me réjouit et égaye en quelque sorte ma journée. Qu'est ce qui rend les femelles de l'autre meute si attirantes au juste ? Est-ce le goût de l'exotisme ou celui du danger ? Probablement un mélange des deux. Tu as quelque chose de tellement différent des femmes de mon clan et je ne me lasse pas de te voir bouger de cette façon, ton comportement quasi félin réussissant parfaitement à titiller mes hormones de canidé.

Mon nez se plisse quand tu me lances la première pique. Madame se permet de critiquer alors que je ne l'ai pas souvent vu avec un gibier en main ... mise à part les miens j'entends. Piètre chasseuse va, si je n'étais pas là, les iriels crèveraient probablement de faim." Visiblement moins rapide que le tien en tout cas. " Je ne trouve pas souvent les mots pour répondre à tes provocations d'où le sourire plutôt hautain que j'affiche désormais, satisfait d'avoir improviser pour une fois une réplique digne de ce nom.

Ta claque aurait pu me faire montrer les crocs si seulement elle n'avait pas été suivie des tes mots presque bienveillants. Si je suis fatigué ? Pas vraiment si ce n'est le fait d'avoir monté la garde autour du camp ces derniers jours mais je ne vais clairement pas te donner cette information. " J'ai pas beaucoup dormi on va dire ... " Mon sourire s'élargit alors que tu repousses mon visage en arrière, te laissant interpréter mes mots comme tu le souhaites. " C'est moi la proie maintenant ? " C'est impossible pour moi d'accepter que tu me domines alors je reprends rapidement le dessus, relâchant mes prises mortes sur le sol avant de te coincer contre le tronc le plus proche, mes lèvres plongeant aussitôt dans ton cou, obéïssant à mon instinct de prédateur. " Adorable petit Bambi ... "

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Tenue ◆ Moins rapide que le sien ? Oui, c'est vrai, à chaque fois qu'ils se voyaient elle ne détenait aucune proie. Si elle n'était pas douée ? Non, rien à voir, elle préférait simplement économiser ses forces et profiter de celles du beta. C'était tellement plus sympa de lui subtiliser son gibier plutôt que de se casser le dos à pourchasser une biche ; et puis elle n'aimait pas tuer, donc bon, si elle pouvait s'épargner cette peine elle le faisait. Devant son air hautain, la louve fronça le bout de son nez, cherchant une excuse valable et surtout capable de laver son honneur. " Je me suis blessée à la cheville tout à l'heure, j'ai encore mal. "  Les lycans ont beau guérir vite, il n'empêche qu'ils ont besoin d'un petit laps de temps pour récupérer leurs forces dans la totalité. Espérant que son excuse passe, la brunette dénonça son pied du regard, faussement peinée. Sa précédente petite claque faisant effet, elle écouta le yazur se confier à moitié ; il voulait garder ses secrets et ceux de sa meute dans l'ombre, ça se sentait. Mais elle respectait ça, elle faisait la même chose. Tous les deux s'entendaient bien mais ils ne collaboraient pas, c'était leur règle tacite numéro une.

Dix secondes ne furent pas nécessaires pour qu'elle se retrouve collée à l'arbre à l'écorce épaisse et sombre qui se trouvait derrière elle, un sourire carnassier se dessinant sur ses lèvres : il n'acceptait pas de se faire dominer, macho qu'il était, mais les iriels avaient ce désir d'égalité. Il allait en baver. Sentant ses lèvres tièdes dans son cou, la brune frémit, ses mains venant se placer sur la nuque du plus jeune. Oui, c'était l'aînée. " Bambi, sérieusement ? C'est plutôt toi, le p'tit daim. Je ne vois pas l'ombre d'un loup. " souffla t-elle avec provocation en soutenant son regard d'encre, ses doigts se resserrant sur sa peau blanche. " Tu devrais dormir davantage, sauf si tu surveilles ton village d'un possible assaut intellectuel ce qui, tu en conviendras, est totalement ridicule... ou alors tu as attendu toute la nuit que je me faufile en douce dans ta piaule ? " Elle aimait bien le pousser un peu, jouer avec, jamais sans grand sérieux. Après tout, ils n'avaient couché ensemble qu'une fois.

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Tenue ◆ N'espère pas un seul instant prendre le dessus sur moi, car si les tapettes de ton clan se considèrent égales à vos femmes, c'est loin d'être le cas chez les yazurs, mise à part l'épouse du chef, aucune femelle n'est digne de mon estime, sache-le. Je te tolère, tu m'attires peut être même, mais ça s'arrête là et tes tentatives de domination sont d'avance vouées à l'échec. Je n'ai que dix huit ans mais je sais ce qu'il y a à savoir sur les demoiselles, notamment votre anatomie qui, somme toute, est étudiée pour nous procurer du plaisir. Après tout, c'est grâce à l'orgasme masculin que la procréation est possible et, si on y réfléchit bien, ta jouissance ne compte pas vraiment dans le processus ... C'est ça, seule la satisfaction des mâles a de l'importance, on ne t'apprend pas ça chez les iriels ?

Il n'empêche que mes hormones réagissent, à ton odeur, ton toucher, à notre proximité et que pour rien au monde je ne voudrais que tu disparaisses, les femelles me sont vitales malgré leur infériorité ... il va juste falloir te remettre à ta place. " Je ne crois pas que tu aies envie de voir le loup, mh ? " Je réponds à ton sourire avec un rictus d'autant plus taquin, mes doigts courant le long de tes hanches pour venir se poser à plat dans ton dos, te forçant de ce fait à cambrer les reins. " Qui te dit que personne ne s'y était déjà faufilé ?"  La jalousie des louves est légendaire et je me demande bien si tu obéis également à cette règle malgré ta condition de presque-humaine.

La chasse m'ayant réchauffé, j'ai bien du mal à supporter la chaleur de ton corps et me retrouve forcé de retirer à la fois mon pull et mon débardeur, que je jette tous les deux un peu plus loin, sans considération. Silencieux, mon torse nu retrouve ton étreinte, le yazur que je suis n'étant en aucun cas gêné par la nudité, beaucoup plus naturelle à mes yeux que ces tonnes de vêtements qu'on nous force à porter.

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Tenue ◆ La jalousie des louves ? Oh, évidemment qu’elle connaissait. Ces dernières étaient prêtes à s’arracher la tête pour garder un homme dans leur lit ; et elles n’avaient pas besoin d’être amoureuses pour montrer les crocs. C’était une seconde nature chez elles : être extrêmement protectrices avec leurs petits et le mâle qu’elle jugeait bon pour leur foyer. Une fois qu’elles mettaient le grappin sur leur Jules, impossible de les faire regarder ailleurs… enfin, si, c’était toujours possible, mais simplement pour le plaisir sexuel, pas l’amour. Collée contre l’arbre, ses reins se cambrant, la brune fronça le bout du nez. Qu’est-ce qu’il cherchait à faire, exactement, cet imbécile ? La mettre en colère à cause de la frustration ? Qui avait bien pu se faufiler dans son lit ? Retenant un débordement d’énervement, la Beta gonfla les joues puis souffla, se libérant de toutes ces pensées dérangeantes pour ne pas gâcher le moment. Bien joué, Ayden, mais c’était raté. Elle ne doutait pas un instant de ses capacités à ramener des femelles dans son lit, d’ailleurs dans son clan il suffisait simplement de s’imposer, mais elle n’avait pas envie de lui montrer quoi que ce soit. Intérieurement, cela la faisait chier mais la situation était identique des deux côtés : elle aussi elle se tapait d’autres personnes, pourquoi lui faire une crise ? C’était immature et elle ne souhaitait pas qu’il la voit comme une pauvre gamine en manque d’attention. Son interlocuteur se retrouvant rapidement sans haut, la brune se mit à sourire, presque étonnée. C’est vrai qu’ils étaient primaires, elle avait manqué de l’oublier et son comportement la rappelait à l’ordre. Monsieur avait chaud alors il retirait ses fringues, ce n’était pas plus compliqué que ça. Maddie ayant été élevée comme une humaine, ou presque, elle se voyait difficilement se balader en culotte ou la poitrine à l’air parce que le soleil tapait un peu trop dans son dos mais, pour le coup, Ayden lui offrait une jolie vision alors elle s’abstiendrait de faire le moindre commentaire.

Retrouvant le corps du plus jeune, elle glissa ses mains sur ses fesses pour les lui empoigner avec une certaine fermeté, sa langue glissant avec amusement contre le bord de ses lèvres. « J’crois que tu peux tout retirer, si tu as vraiment chaud. » Prétexte ? Oh, elle voulait juste le voir obéir et se mettre au maximum de son aise ; à quoi est-ce qu’il ressemblait déjà en dessous de tout ça ? Elle n’avait vu son jouet qu’une seule fois et elle ne se souvenait plus s’il en valait vraiment la peine. Ses doigts relâchant doucement leur prise, elle les ramena vers l’avant du jean du yazur puis attrapa la boucle de sa ceinture pour la défaire. S’il ne voulait pas, il pouvait refuser. Ses yeux noisette se relevant vers le regard plus sombre de son camarade, elle se permit un nouveau sourire qui reflétait son amusement : il avait ce quelque chose qui la poussait à être taquine et particulièrement perverse, il n’avait plus qu’à assumer ou à la repousser totalement mais, vu comment c’était parti, il y avait une chance qu’ils finissent comme la dernière fois : nus, dans les feuilles, à faire des choses très peu catholiques… sauf que, aujourd’hui, elle avait envie de lui apprendre bien plus. Ils avaient du temps, non ? Noona avait son éducation à faire.