On sème ce qu'on récolte, foutaises. Murdoc faisait l'expérience du fameux dicton personnellement, dissimulé tant bien que mal dans les hautes herbes d'une prairie fréquemment fréquenté par les chasseurs de chaque meute. Normalement, il n'était pas avisé pour eux de se rendre aux terres communes au risque de croiser le chemin d'un membre de la meute adverse, mais ses aînés avaient tenus à lui faire retenir sa leçon. Comme le delta s'était permis de flâner pendant que ses camarades chasseurs récoltaient des carcasses par dizaine, il se retrouvait obligé de chasser en solitaire sur un terrain inconnu. Se jeter dans la gueule du loup n'avait jamais été aussi correct qu'aujourd'hui. Ses yeux continuent de faire l'aller-retour entre chaque bord de la prairie, ses narines dilatées pour déceler le moindre changement dans l'air. Pour le moment, il était plutôt infructueux coté victuailles ; tout ce qu'il avait pu se mettre sous la dent était des lapins nains. Pour nourrir toute une meute, c'était mal-barré. « sérieusement, j'aimerais bien les y voir...» ronchonne-t-il en se grattant nonchalamment la jambe. Il devait bien y avoir des fourmis ou des saloperies d'insectes pour se glisser sous ses vêtements et le picorer. Soudain, un brame. Murdoc relève brusquement la tête, étouffant un juron à la douleur dans sa nuque causée par le mouvement. Un jeune cerf venait tout juste de faire son entrée dans la prairie, visiblement à la recherche de quelqu'un. Surement le reste du troupeau qu'il avait perdu. Excellent, songe le chasseur en s'aplatissant du mieux qu'il le peut au sol, les muscles tendus, prêt à bondir sur l'animal. Il pouvait déjà sentir les battements de son cœur, qui s'accélérait en vu de l'action, et c'est avec les bras grands ouverts qu'il accueillait l'adrénaline se déversant dans son système.